Passe, fleuve au lent cours et aux arbres fidèle
avec ta majesté placide et généreuse;
moi, mon vin tristounet et mon âme pleureuse,
à te voir sous nos pieds, changeons de ritournelle.
Va, nous t'en savons gré !
Pour la belle cambrure et les solides pierres
de son enjambement sûr et inamovible,
j'aime arpenter ce pont en me donnant pour cible
d'atteindre à l'autre rive une pensée plus claire
- un nouveau lent demain ?
Le vent qui s'est levé prend le fleuve à rebours.
Les claveaux ciselés du pont sifflent son air.
Je l'entends me souffler le regain des amours,
mon pas dans sa cadence.
Sur la rive opposée, se caresse le saule.
Avec ses bras croisés, il masque son sourire
(il m'aura, maintes fois, vu regagner ma piaule
à des heur's pas possibles !).
Alors, c'est dit ? adieu, ma peine, ma langueur ?
Je jette du gravier dans le contre-courant.
Je me sens si léger que son furtif éclat,
paisible à l'auréole.
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Ici s'achève le recueil des "RUADES" (na!)
Commentaires
A trop fréquenter verlaine ,tu nous offres le meilleur
;)
Oui, merci pour ton regard...
J'ai, en effet, voulu clore ce recueil (des "Ruades") en jetant un pont vers cet autre : "amour filiales", où je rends hommage à toutes mes "influences", familiales, artistiques et, bien sûr, poétiques.
A bientôt, chez les Imprompt's.