La ville est à mes pieds comme un tapis d'éveil
ma plante semelée y prend des sensations
en passant du bitume au pavé à dos rond
s'empare du récit des quartiers en sommeil
Avec sa féérie pailletée au cordeau
un jeu de construction pointe ses dentelures
rythmique allant au ciel titiller la courbure
pour donner la mesure à de vieux oripeaux
Ses enfants de minuit ont toujours le même âge
Leurs genoux sont usés aux semblables motifs
qui auront inspiré leurs cultes intuitifs
animant le ballet de leurs fébriles rages
Quand la pluie rafraîchit la chaussée de sa traîne
ils savent les endroits où se mettre à l'abri
et ranger au placard le carnage accompli
en grand anonymat pour les gloires urbaines
La nuque fatiguée, éteint le lampadaire
garde pour lui les songes encyclopédiques
tirés de la vision qu'offre son œil unique
des segments citadins à leur hebdomadaire
Il faut s'en éloigner pour la croire figée
la comédie urbaine aux fausses ordonnances
que ses lignes de fuite et ses protubérances
donnent à l'œil artiste en pâture - à regret ?
J'y vais mon baladin en mode automatique
promener - vous savez : mes canines humeurs,
et joindre à ce concert bourgeois mon propre chœur
dans l'idée de nourrir ma grise polétique
tiniak - Ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki #119