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paresseuse

Vallotton, La paresse

Son matin vient, pans grand ouverts
sur la scène indolente et mûre
de son âge élégant et sûr
soucieux de ménager sa chair
lui mitonne un confinement
de son port mol et nonchalant
que cette matinée durant
elle gardera solitaire

Un doigt sur la poussière
Un autre à bout de sein
La lèvre sous la dent
Une rivière au sang
lui court le souterrain
où elle sait son monde
contenir tous les mondes
Elle y porte la main
s'en féconde
Un sourire lui fend
la joue boudeuse et ronde
où deux chocolats fondent
et lui disent du bien

Danse un rais lumineux
La fumée dans ses bras
pâle grisée de bleus
cède à ce pas de deux
Elle chante tout bas
Elle égare ses yeux
où elle sait son rêve
envahir tous les rêves
Y va de son oubli
parachève
d'un soupir allongé
le cri dans sa gorge noyé
qui la vide
et l'aime comme elle est
lucide

Solitude en écharpe
portée haut sur le col
pieds nus frôlant le sol
elle joue d'une harpe fantôme
le trouble souvenir dont ses cheveux l'embaument

Devant, la porte close
Une arche la transpose
en lui prenant les reins
La nuit restée derrière
n'en pourra plus passer
le seuil évaporé
l'heure est à son matin
La victoire est totale
sur les compromissions sourdes, sentimentales

Un rire lui échappe
dont les échos la happent
Un vertige l'emporte
Oh ! que plus rien n'en sorte
Oh ! rester dans son nombre
exponentiellement fraternel et sans ombre

Boire un peu... se calmer...
Circonscrire l'ivresse
et se laisser au corps caresser la paresse

tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : Félix Vallotton - La Paresse, 1896.

Lien permanent Catégories : carnÂges 1 commentaire

Commentaires

  • Hummm, il est très beau !

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