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prothèses

  • Lessiveuse

    (programme de nuit)

    Des enfants jouent au ciel
    à faire la vaisselle
    après le plat du jour
    (ça inonde la cour
    et ça pique les yeux
    ça agace les vieux
    et, pour moi, c'est du miel
    peu chaut ce qu'il m'en coûte
    en ce nouveau mois d'août
    qui m'a vu naître ailleurs)

    Je détourne mon sang
    du commun sentiment
    qui convient au mortel
    (il en faut, des ficelles !
    pas des miséricordes !
    pour que je me raccorde
    une envie d'être au monde
    une pensée féconde
    un rêve s'égarant
    et qu'enfin, je déborde)

    "Qu'il fait mauvais, ce soir..."
    les façades soupirent
    de peur de trop en dire
    (qui vaut pour les armoires
    où s'abîment, contraints
    des songes enfantins
    et les simples sourires
    et les vilaines affres
    brodés, fières balafres
    sur des linges éteints)

    Je n'aime rien autant
    que ce moment - bascule !
    et sa pluie rougeoyant
    (hormis la minuscule
    virgule sous ton sein
    dans le pli de ma main
    qui vient tout oublier
    plutôt que de crier
    le coeur au bord des lêvres
    sa fièvre d'être ailleurs)

    Et voilà : C'est la nuit...
    son espace fini
    ouvert sur l'éternel

    Nul besoin des prothèses
    de quelques parenthèses
    pour vivre son récit

     

    poésie,lessiveuse

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK