Qu'importe l'aube ou la vesprée
quand me presse comme une éponge
à rire, à dire et à rêver
le cours de la vie, je m'en songe
La terre grasse où le bolet
envie la douceur de l'oronge
avant d'y poser mes collets
j'en savoure les pieux mensonges
Il me pousse des haricots
qui m'expédient dans les nuages
à la poursuite de chevaux
tirant leur précieux attelage
Quand je descendrai à nouveau
j'en rapporterai témoignage
au dernier des sombres bigots
voués à d'impérieux servages
Au bistrot du coin, c'est couru
je répéterai mon histoire
à l'ancien, au nouveau venu
qui ne s'en feront pas accroire
Loin de s'en trouver rabattu
mon caquet tiendra le crachoir
j'en viderai le contenu
de sang frais et d'appétits noirs
Je dirai comme on peut manger
la chair humaine morte en couche
et comme on peut ratatiner
à son gré, sept géants, sept mouches !
Et peut m'importera, au vrai
qu'on me regarde d'un œil louche
n'est pas né celui qui pourrait
au savon me laver la bouche !
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#78.