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  • Rire sauvage

    (sangs interdits)

    La poésie qu'on danse,
    qu'on danse,
    qu'on danse,
    condense

    des appétits surgis

    de plus obscures nuits
    que celle où tu es endormie
    belle et nue sur ta couche
    la lippe moins farouche
    et la main que retient
    le bras replié sur ton sein

    Je veille comme l'homme

    aux premiers temps de l'Homme
    car la nuit posée sur ton somme
    en dissimule une autre
    - autrement plus ancienne,
    où je crois entendre la hyène

    Son rire ou davantage

    - un appel au carnage !
    quand le lion s'éloigne et se vautre,
    me rappelle à ce temps
    des messages au vent
    et des breuvages rouge sang

    Je sens que ça transperce

    Je sens qu'il pleut averse
    et que je ne puis contenir
    au puits la nuit venue gémir

    J'en entends les tambours

    approcher dans la cour;
    il résonne dans l'atmosphère
    toute la tension de la chair

    Et ça cogne, ça cogne !

    Ça monte à la castagne
    et ça pousse des grognements;
    j'en suis saisi de tremblements
    et je grogne à mon tour
    quand je t'empoigne le velours

    Et tu cognes, tu cognes...

    le cul pris dans mes pognes;
    la lutte et tout le bataclan
    dans l'implosion des hurlements
    - y roulent les tambours,
    sauvages ris de nos amours

    C'est l'hymne du fondamental

    qui s'empare du monde
    et le livre à ses bacchanales
    sans morgue ni faconde
    C'est des sangs interdits
    le règne d'une nuit
    et moi d'en voir la poésie

    accroupi.jpget vive, et pure, et dense

    la danse,
    la danse,
    la danse !

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK